dimanche 6 avril 2014

Les placements 3 - Un peu de risque

Dans les parties 1 et 2 (liens), nous avons abordé la notion de placement et discuté d’exemples de placements sûrs. Augmentons maintenant un peu le niveau de risque...

(Note : Pointez votre souris sur les mots en jaune pour voir la définition.)

Les produits financiers partiellement sûrs (risque: faible à moyen)

a) Les certificats de placement garanti (CPG) indiciels ou boursiers

Depuis le krach boursier (oui, ça s’écrit comme ça!) des technologies au début des années 2000 et les crises financières de 2008 et 2011, plusieurs personnes boudent les marchés boursiers puisqu'ils craignent de perdre leur capital. Les banques ont donc profité de cette crainte pour créer des produits hybrides, qui viennent combiner la sécurité d'un CPG traditionnel tout en promettant de profiter du rendement potentiel des marchés boursiers.

Les CPG indiciels comportent certains avantages :
  • Le capital investi est garanti à 100%;
  • Le potentiel de rendement est supérieur aux CPG traditionnels

Ils comportent également des désavantages :
  • Normalement, les investissements à la Bourse rapportent des dividendes ou des gains en capital. Pour le CPG indiciel, le rendement est sous forme d’intérêts : il est donc davantage imposé s’il n’est pas détenu dans un REÉR ou un CÉLI­;
  • Les CPG indiciels ne peuvent pas être liquidés avant échéance, comme les CPG traditionnels;
  • Le rendement ne tient pas compte des dividendes mais seulement de la valeur des actions. Une partie des profits boursiers est donc ignorée par le CPG indiciel;
  • Le rendement est lié aux marchés, mais dans une certaine mesure seulement :
    • Le rendement maximal peut être limité par la banque. Par exemple, la banque peut fixer un maximum de 30% de rendement sur 3 ans. Si les marchés ont monté davantage, ce rendement est perdu avec le CPG.
    • La banque peut également offrir de compter seulement une partie des bénéfices du marché. Par exemple, si les marchés montent de 10% dans une année, le CPG pourrait n’avoir un rendement que de 6%.

Ces produits peuvent ainsi convenir aux investisseurs qui veulent assurer la sécurité de leur capital mais qui voudraient quand même avoir de meilleurs rendements. Cependant, les marchés risquent de ne pas monter suffisamment pendant la période du CPG pour que le rendement final soit satisfaisant. Également, les multiples frais et l’effet de l'inflation peuvent alors amener votre rendement dans le négatif.

En passant, Épargne Placements Québec offre également des obligations d'épargne d'entreprises québécoises.

b) Les obligations gouvernementales, municipales et d'entreprises

Acheter une obligation, c’est prêter une somme à un gouvernement ou à une entreprise en lui chargeant des intérêts. Il ne faut donc pas le confondre avec l'obligation d'épargne. Le risque lié aux obligations provient notamment de la solvabilité du gouvernement ou de l'entreprise qui émet l'obligation.

L'obligation comporte une valeur à l'échéance (la valeur de l’obligation à la fin du contrat) et un taux d'intérêt.

Le prix auquel on achète une obligation peut être plus ou moins élevé que la valeur à l’échéance, puisque c’est l’offre et la demande qui dicte les prix. Par exemple, on peut payer 950$ pour une obligation de 1000$ (donc, on prête 950$ à l’émetteur). À l’échéance, on reçoit 1000$ en plus des intérêts. On dit que l’obligation a été achetée à escompte. Dans le cas contraire, on peut payer par exemple 1050$ pour une obligation de 1000$. À l’échéance, on reçoit 1000$ en plus des intérêts. On dit que l’obligation a été achetée à prime. Desjardins présente sur son site un bon exemple de ce phénomène.

Les intérêts sont imposables à 100% alors que la valeur à l'échéance peut produire un gain ou une perte en capital selon le prix qui a été payé au départ. On peut également revendre l’obligation à un autre investisseur au prix courant en Bourse. Si l'obligation est transférée à un autre investisseur avant sa date d'échéance, la différence entre le prix payé au départ et le prix de vente vous indiquera votre gain ou votre gain en capital.

c) Les fonds négociés en Bourse (FNB)

Les FNB sont négociés directement en Bourse, comme le sont les actions elles-mêmes. Dans ces fonds, l’argent de plusieurs investisseurs est mis en commun pour acheter un grand nombre d’actions. On se retrouve ainsi à détenir des actions de plusieurs compagnies avec un seul produit financier.

Pour caractériser la performance d’une catégorie de compagnies en Bourse, on utilise l’indice boursier. Une des catégories particulières des FNB est celle des fonds dits indiciels. Ils sont nommés ainsi car ils tentent de reproduire un indice donné en achetant les actions des compagnies qui le composent, selon leur poids en Bourse.

Par contre, la commodité d’avoir un seul produit regroupant un grand nombre de titres a un coût : il faut notamment payer les gens qui s’occupent de la gestion du fonds. Pour les FNB, ce coût est généralement inférieur à 1% du rendement annuel. Les frais sont soustraits du rendement à chaque année. Par exemple, si un FNB a eu un rendement de 5% et que les frais sont de 1%, l’investisseur ne reçoit en fait que 4% de rendement.

Tout dépendant de la nature du FNB, il peut être plus ou moins risqué. Un FNB qui suit l'indice global du marché canadien est moins risqué que celui de l’industrie minière, par exemple.

Selon le grand investisseur milliardaire Warren Buffett, un portefeuille de FNB indiciels devrait faire partie de la stratégie de planification de la retraite de la majorité des gens, vu leur simplicité, leur faible coût et leur risque plus faible que l'achat direct d'actions.


Le prochain billet abordera les produits financiers risqués et spéculatifs.

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