mardi 29 avril 2014

Les placements 4 - Coeurs sensibles s'abstenir

Complétons maintenant la série sur les placements (cliquez ici pour les parties 1, 2 et 3) en abordant ceux qui promettent le plus grand potentiel de rendement mais qui présentent également les risques les plus élevés.

Les produits financiers spéculatifs (risque: moyen à très élevé)

a) Les actions ordinaires

Si l'envie de jouer à la Bourse vous prend, vous pourriez être tentés d'acquérir des actions de compagnies. Ici, le niveau de risque dépend de la compagnie elle-même : une grande banque canadienne sera considérée un investissement relativement plus sûr qu'une compagnie qui débute. Malgré tout, le risque de perdre une partie ou toute sa mise initiale demeure.

Il existe deux grandes méthodes d'analyse des marchés boursiers :
  • L'analyse fondamentale (ou traditionnelle), qui s'appuie sur la santé financière de l'entreprise et de son secteur d'activité économique;
  • L'analyse technique, qui tente de dégager les tendances et les statistiques à partir des graphiques du prix des actions.

Ces deux types d'analyse demandent à l'investisseur une connaissance approfondie des marchés et de leur fonctionnement. Ce n’est donc pas à la portée de tous.

En plus d'acheter des parts dans une compagnie (actions), un investisseur peut décider de "vendre à découvert", c'est-à-dire d’emprunter des actions à un courtier et de les vendre à la Bourse, dans l'espoir de les racheter à un prix inférieur plus tard. Il se retrouve donc à espérer que l’action baisse de valeur (“acheter bas, vendre haut”). C'est de la spéculation pure.

Certains investisseurs peuvent également utiliser l'effet de levier et acheter des titres avec de l'argent emprunté. L’investisseur prend le pari que les profits vont compenser pour l’emprunt. S’il a tort, il se retrouvera dans l’incapacité de rembourser son emprunt. C'est aussi de la spéculation.

b) Les produits dérivés

Ces produits n'ont pas de valeur réelle (comme les actions) mais sont plutôt des ententes qui donnent des droits à l'investisseur relativement à d'autres produits. Il en existe deux grandes catégories : les options et les contrats à terme.

Les options d'achat donnent le droit à un investisseur d'acheter un titre à un certain prix jusqu'à une date donnée. Par exemple :
J'achète pour 300$ une option qui me donne le droit d'acheter 100 actions à 45$ avant juillet.

Si le prix de l'action en juillet monte plus haut que 48$ (45$ + 3$ par action) je réalise un profit.
Si le prix de l'action est plus bas que 48$, mon option est inutile et je perds mes 300$, à moins d'être capable de revendre l'option avant l'échéance à un autre investisseur.

On voit tout de suite le côté spéculatif de l'option : si le prix ne monte pas, je perds mon investissement. Pour les options de vente, c’est l’inverse.

Les contrats à terme sont des ententes en vertu desquelles un vendeur accepte de livrer un bien à un acheteur. Ce peut être de l'or, du pétrole, des oranges, du café, des devises... Ces contrats se négocient en Bourse. Ils représentent une obligation d'acheter ou de vendre ce bien. Les contrats à terme spécifient une quantité donnée, un prix fixé d'avance et une date d'échéance.

Un exemple :
Un producteur de blé veut vendre ses récoltes au moins 300$ la tonne en septembre.

Le prix du marché peut être plus haut ou plus bas à ce moment.

En avril, il décide de se protéger en vendant sa récolte à l'avance pour 300$ la tonne.

Un acheteur signe un contrat à terme qui garantit au producteur d'avoir 300$ en septembre quoi qu'il advienne.

c) Le capital de risque

Connaissez-vous l’émission “Dans l’oeil du dragon”? (Dragon’s Den au Canada anglais) Dans cette émission, des entrepreneurs prospères cherchent des opportunités d’affaires dans lesquelles investir. Clairement, leur succès est lié à leur capacité à dénicher les bons concepts et à prévoir les réussites. Par contre, s’ils font un mauvais choix leur investissement s’envole en fumée.

Certains investisseurs à la recherche de rendements supérieurs vont ainsi se tourner vers le capital de risque et devenir ce qu’on appelle dans le milieu des “anges” (angel investors). Ils vont rechercher des entreprises en démarrage et leur fournir les fonds nécessaires pour se développer. Il va sans dire qu’il faut des reins solides et un portefeuille profond pour se lancer.

D’autres investisseurs peuvent également se tourner vers des sociétés de capital de risque qui gèrent la distribution de l’argent mis en commun. Un exemple est Investissement Québec qui administre plusieurs fonds du genre, selon la taille ou la localisation des entreprises en démarrage. Encore une fois, les possibilités de hauts rendements existent, mais les risques de tout perdre aussi.



Conclusion

Il existe bien d’autres produits financiers sur le marché, certains plus complexes que d’autres. C'est pourquoi il est souvent préférable de faire affaire avec un planificateur financier compétent qui pourra vous aider à démêler tout cela et vous aider à planifier votre retraite.

Dans un prochain billet, je parlerai de la gestion d'un portefeuille et des bénéfices de la diversification, ou comment ne pas mettre ses oeufs dans le même panier.

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