vendredi 29 août 2014

Le lecteur curieux : Millionaire Teacher de Andrew Hallam

J'inaugure aujourd'hui Le lecteur curieux, une série de billets dans laquelle je discuterai de mes lectures en finances personnelles et en investissements. Commençons par le livre qui a tout commencé pour moi...

J'avoue que tout ce dont je me rappelle de mes cours d'économie au secondaire, ce sont les cours de cuisine et de couture en secondaire 2, ainsi que quelques bribes des cours magistraux du secondaire 5. Je dois par contre me compter chanceux, parce que de nos jours ces cours n'existent même plus! Le cours d'économie du secondaire 5 a notamment été retiré du programme en 2009. Les jeunes n'apprennent donc plus les bases de l'épargne, du crédit, des placements... Dommage, parce que c'est quand on est jeune qu'il faut commencer à mettre la magie de l'intérêt composé de notre côté.


Bien au fait des lacunes du système scolaire au niveau de la gestion financière, l'enseignant au secondaire canadien Andrew Hallam a décidé de rédiger un livre qui regroupe neuf règles sur la richesse que tous auraient dû apprendre à l'école : Millionaire Teacher: The Nine Rules of Wealth You Should Have Learned in School. Ce sont les règles qu'il a appliquées et qui lui ont permis de devenir millionaire à 38 ans sur un salaire d'enseignant.

C'est un des premiers livres que j'ai lus quand j'ai commencé à m'intéresser à la finance personnelle et aux investissements. C'est un excellent point de départ. Le langage est simple et facile à comprendre, avec un style léger et humoristique. Ce livre comprend plusieurs exemples, anecdotes et histoires réelles. Malheureusement, il n'est disponible qu'en anglais.



D’après Andrew Hallam, les règles de la richesse s'énumèrent comme suit :

1. Dépensez comme si vous vouliez devenir riche

Quand on pense à quelqu'un de riche, on l'imagine avec une grande maison, plusieurs voitures sport et un valise toujours prête pour partir faire le tour du monde. Cependant, la vérité est souvent toute autre : on ne voit pas la double hypothèque sur la maison, les cartes de crédit remplies et le contrat de location de la voiture sport. Vous serez probablement étonnés d'apprendre que le prix médian payé pour une voiture par les millionnaires américains en 2009 était d'un peu plus de 30 000$ seulement. On est loin de la Ferrari!


2. Investissez le plus tôt possible - après avoir payé vos cartes de crédit et vos prêts à haut taux

J'ai déjà parlé de la magie des intérêts composés. Plus on commence tôt dans la vie, plus notre argent a le temps de croître. Par exemple, épargner 45$ par mois pendant 60 ans donne un portefeuille beaucoup plus imposant que d'épargner 800$ par mois pendant 25 ans.

Par contre, il ne fait aucun sens d'investir avant de s'être débarrassé de ses dettes à haut taux, comme les cartes de crédit. Pendant qu'on espère gagner 8% de rendement d'un côté, la banque nous ponctionne de 20% de l'autre!


3. Investissez dans des fonds indiciels à faible coût plutôt que dans des fonds gérés activement

Ici, Andrew Hallam rappelle les mérites de l'approche indicielle, qui consiste à investir dans des produits qui couvrent tout le marché boursier, plutôt que dans certaines compagnies seulement. On obtient alors assurément le rendement moyen des marchés au lieu d'avoir un rendement potentiellement supérieur mais incertain.

L'auteur explique également l'impact des différents frais et commissions qui sont chargés pour les fonds gérés activement. Tous ces frais viennent réduire d'autant notre rendement, mais mettre plus d'argent dans les poches des gens qui vendent ces fonds.


4. Apprenez à connaître la psychologie des marchés, pour ne pas tomber dans le piège de vos émotions

Le multimilliardaire Warren Buffett, PDG de la compagnie d’investissements Berkshire Hathaway, a écrit à ses actionnaires dans une lettre en 2004 :
[Les investisseurs] devraient essayer d'être peureux quand les autres sont cupides, et cupides lorsque les autres sont peureux." - Warren Buffett (traduction libre)
Par ces mots, Buffett voulait dire qu’il est facile de se laisser emporter par l'enthousiasme ou la peur lorsque les marchés ont des hausses ou des baisses marquées. Le meilleur moment pour acheter, c’est quand tout le monde a peur d’acheter : les prix sont alors plus bas et les promesses de rendement plus élevées. L’inverse est vrai pour la vente : quand les gens sont enthousiastes, ils sont prêts à payer cher et on peut alors réaliser un bon profit en étant leur vendeur.


5. Montez un portefeuille diversifié d'actions et d'obligations qui battera la majorité des experts sans effort

Un portefeuille bien géré comprend des placements qui n’ont qu’un faible lien entre eux ou qui évoluent dans des sens contraires. C’est le cas des actions et des obligations : généralement, quand les actions vont mal, les gens se réfugient en achetant des obligations. La loi de l’offre et de la demande fait baisser la valeur d’une catégorie et fait monter la valeur de l’autre.

L’idée de la diversification est de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Cela réduit les variations à court terme dans la valeur de notre portefeuille (volatilité). On assigne alors un pourcentage de notre argent aux actions et le reste aux obligations. Par une méthode qu’on appelle rééquilibrage, si jamais l’une des catégories devient trop importante par rapport à l’autre, l’investisseur pourra alors ramener les proportions au niveau initial en vendant ce qui a monté ou en achetant davantage de ce qui a baissé. Aucune émotion n’est mise en jeu ici : c’est simplement mathématique.


6. Construisez votre portefeuille de fonds indiciels adaptés à votre situation géographique

Andrew Hallam est un enseignant canadien qui travaille maintenant au Singapour. Il est donc au courant des différences qui existent entre les pays au niveau des produits financiers. Il nous apprend que le Canada est le pays où on paie le plus cher pour ces produits, alors que les Américains ont la chance d’avoir accès de fonds indiciels à très faible coût.

Le livre a été écrit en 2011, avant qu’une certaine guerre de prix ne débute au Canada, mais ses conseils ne sont pas moins valides. Il suggère de répartir ses actifs entre des actions canadiennes, des actions américaines, des actions internationales et des obligations canadiennes. L’idée est de garder la majorité de son portefeuille dans la monnaie que l’on utilise tous les jours, tout en s’exposant à tous les marchés du monde.


7. Apprenez à contrecarrer la rhétorique des vendeurs de produits financiers

Bien sûr, les fonds communs gérés activement sont le pain et le beurre de la majorité des planificateurs financiers qui travaillent à commission. Il est alors compréhensible qu’une réticence pourrait être rencontrée si un investisseur veut transférer à des fonds indiciels à faible coût.

Par exemple, le conseiller tentera probablement de convaincre son client qu’une telle approche est risquée car les fonds gérés activement ne mettent jamais leurs oeufs dans le même panier et sont capables de réagir aux soubresauts des marchés. C’est bien beau en théorie, mais en pratique il est impossible de prédir la direction que prendront les marchés et, qui plus est, une gestion active coûte cher.


8. Évitez les arnaques et les structures pyramidales

Cela peut paraître évident dit comme cela. Cependant, bien des gens tombent dans le panneau lorsqu'ils se font promettre des rendements élevés pour peu d'efforts. Souvent, on voit son entourage gagner beaucoup d'argent dans de telles entreprises et on est portés à les suivre. Parlez-en aux investisseurs qui ont fait confiance à Vincent Lacroix ou à Earl Jones : si c'est trop beau pour être vrai, c'est que c'est peut-être le cas, méfiez-vous.


9. Si vous devez absolument investir directement dans des compagnies, faites-le avec une petite partie de vos avoirs et suivez des mentors comme Warren Buffet

Malgré tout, le goût du risque et l'appât du gain sont souvent trop forts chez certaines personnes qui voudront tenter leur chance à investir dans des compagnies directement. Il est possible qu'ils fassent un bon coup, bien entendu. Cependant, sans une approche rationnelle et logique, il devient pratiquement impossible de dénicher les aubaines. Aussi, pour éviter que nos choix sabordent nos plans de retraite ou nos autres objectifs financiers, seule une portion restreinte de nos avoirs devrait être dédié à ce genre de placements.

L'auteur suggère de se fier à l'approche de Warren Buffett. Avant d'acheter des actions d'une compagnie, il faut faire ses devoirs et analyser la rentabilité et le potentiel de croissance. C'est seulement lorsqu'on est convaincu de vouloir être actionnaire pendant une longue période qu'on devrait penser à se lancer.


En résumé, Millionaire Teacher est un livre qu'il faut absolument compter dans sa bibliothèque. C'est le point de départ idéal pour les débutants en placements, mais également un bon rappel des réalités pour ceux qui ont plus d'expérience dans le domaine. Écrites d'une façon claire, concise et agréable, les leçons du professeur millionnaire sont celles qui nous suivront toute notre vie.


Note : Ce billet concerne la première édition du livre, mais une seconde édition à jour est sortie le 4 janvier 2017.




samedi 9 août 2014

La gestion des finances d'un couple


L'argent est souvent cité comme étant une source de conflit importante dans un couple. L’éducation et l’expérience de vie de chacun influençant sa vision, parvenir à une technique efficace qui plaira au deux est une tâche qui requiert de la communication et de la confiance.

Voici quelques idées de procédés qui peuvent être utilisés.


1. Mettre tout en commun

Il s'agit de prendre les revenus des deux personnes du couple et de les mettre ensemble dans le même compte conjoint. De là, toutes les factures et toutes les dépenses (communes ou non) sont déduites. En résumé, "tout ce qui est à toi est à moi".

La méthode comporte un avantage majeur, celui d'être très simple à implanter et à superviser. Il est facile de faire un suivi des dépenses ainsi qu'un budget.

Il y a cependant plusieurs désavantages. Si un des deux conjoints est un grand dépensier et l'autre un économe, cela peut causer des frictions. Aussi, toute dépense personnelle est faite au vu et au su de l'autre. Il y a également certaines dépenses qui devraient rester personnelles, comme le paiement de dettes qui n'ont pas été contractées en commun. On doit donc s’entendre d’avance sur ce qui fera partie du budget commun et du budget personnel à chacun.


2. Mettre tout en commun mais avec une "allocation" personnelle

C'est une variante du principe précédent. Les revenus et les dépenses communes arrivent et partent du même compte, mais chaque conjoint dispose d'un certain montant pour ses dépenses personnelles. Il peut alors gérer ce montant comme il le souhaite, sans avoir à rendre de comptes à l'autre.

Cette méthode comporte l'avantage de laisser une liberté à chacun des conjoints, tout en s'assurant que les dépenses communes soient couvertes. On voit par contre le nombre de comptes (chèque et épargne) augmenter, ce qui peut être difficile à suivre pour certains. Il est important également de déterminer quelle sera la contribution de chacun aux dépenses communes. Vaut-il mieux séparer les dépenses par type ou par montant?


3. Séparer les types de dépenses

On peut choisir, par exemple, qu'un des conjoints se charge de payer l'épicerie, alors que l'autre paie le câble et l'électricité. Chacune des dépenses est assignée à un des conjoints, d'une manière plus ou moins équitable.

Assez simple à implémenter, cette méthode est cependant très sensible aux changements dans la vie des deux partenaires. Par exemple, l'arrivée d'un enfant : lorsqu'un des deux parents prend son congé pour s'occuper de l'enfant, est-ce que l'autre prend en charge sa part des dépenses? Également, si un des conjoints s'occupe des dépenses variables, il peut avoir plus de difficulté à respecter son budget. Dans ces cas, il vaut probablement mieux séparer les montants plutôt que les types de dépenses.


4. Séparer les dépenses 50/50

Avec cette méthode, on coupe la poire directement dans le milieu. Toutes les dépenses sont divisées également entre les conjoints.

La caractère équitable de cette façon de faire est à la fois son avantage et son inconvénient. Si les revenus sont les mêmes, tout est parfait. Cependant, si un des deux partenaires gagne plus que l'autre, ou encore s'il perd son emploi ou retourne aux études, le procédé n'est plus du tout équitable. Dans cette situation, un peu plus de flexibilité peut s’avérer nécessaire.


5. Séparer les dépenses selon un pourcentage

Pour palier à la méthode précédente, on peut choisir de séparer les dépenses en fonction des revenus de chacun. Si le conjoint 1 gagne le double du salaire du conjoint 2, alors séparer les dépenses 2/3 - 1/3 pourrait être plus juste. Lorsque les dépenses communes sont couvertes, le reste des revenus est à la disposition de chacun.

L'avantage est donc que chacun contribue aux finances du couple en fonction de son revenu. Le problème, c'est avec ce qui reste. Voici un exemple :

  • Le conjoint 1 gagne 4000$ par mois et le conjoint 2, 2000$ par mois
  • Les dépenses totales d'un mois donné s'élèvent à 3000$
  • Puisqu'on a séparé 2/3 - 1/3, les conjoints contribuent respectivement 2000$ et 1000$
  • Il reste donc 2000$ dans les poches du premier et 1000$ celles du second

Ainsi, le conjoint qui gagne plus cher est également celui qui est capable d'économiser le plus ce qui lui reste à la fin du mois.

Un autre désavantage majeur est lorsqu'un des conjoints a un salaire variable, soit à cause de son type de travail ou alors parce qu'il décide de changer d'emploi ou de retourner aux études. Faire le suivi des pourcentages devient alors très ardu.


Conclusion

Peu importe le choix effectué, assurez-vous que vous êtes tous les deux à l'aise avec la décision. Il n'y aucune règle qui dit qu'on ne peut adapter notre façon de faire au fil du temps. Bien au contraire, il peut être avantageux d'y apporter des modifications selon les étapes de la vie de couple.

Et vous, comment procédez-vous dans votre couple? De quels bons et mauvais côtés faites-vous l’expérience?

vendredi 1 août 2014

Bilan mensuel - Août 2014

Déjà août! J'espère que vous profitez de votre été parce qu'il est très vite passé! Je suis content par contre d'avoir pris mes vacances en juin/juillet, nous avions eu du beau temps. Ce mois d'août sera assez fou côté boulot, mais assez tranquille pour tout le reste.

Voici le résultat de mon bilan financier en date du 1er août 2014. Le graphique est normalisé pour que la valeur du mois dernier (le 1er juillet) corresponde à 100%. Le graphique se limite aux derniers 12 mois.

(Cliquez pour agrandir)

J'obtiens donc une variation sur un mois de +10.1%. Depuis le 1er janvier 2014, on parle d'une variation de +66.4%.


Rappel : Quels sont mes actifs et passifs?

La dernière fois que j'ai fait la liste de mes actifs et passifs, c'était en juillet 2013. Je suis probablement dû pour une mise à jour! Voici donc la liste des avoirs et dettes à mon nom en date d'aujourd'hui.

Actifs :
  • Comptant
    • Comptes-chèques (personnel et conjoint)
    • Comptes d'épargne (personnels et conjoint)
  • Placements non enregistrés
    • Actions de huit compagnies canadiennes
    • Cryptomonnaies
  • CÉLI
    • Compte d'épargne
    • Portefeuille Tangerine Équilibré
    • Portefeuille autogéré de quatre fonds TD Série-e
  • REÉR
    • Compte d'épargne
Je n'inclus pas ma voiture dans la liste des actifs, puisque c'est un bien qui non seulement perd de la valeur avec le temps, mais qui n'est pas très liquide (c'est-à-dire facile à "transformer" en argent comptant). J'ai pensé inclure l'état de mes contributions à mon régime de retraite au travail, mais j'hésite encore : la véritable valeur de ma pension va dépendre de tellement de facteurs à ma retraite qu'il est difficile de fixer un montant.

Passifs :
  • 2 cartes de crédit
    • Une qui sert aux dépenses personnelles et conjointes
    • L'autre, je ne l'utilise tout simplement plus
  • Prêt-auto
Je n'inclus pas ici le solde du paiement de nos électroménagers, puisqu'ils sont associés à la carte de crédit de mon conjoint. Je pense également à fermer la carte de crédit que je n'utilise pas : les récompenses en argent sont meilleures avec mon autre carte.


Ce qui s'est passé dans le mois de juillet
  • 3 payes dans le mois, woohoo! C'est probablement ce qui contribue la plus à ma performance du mois.
  • La première semaine de juillet était notre dernière semaine de vacances. Quelques dépenses se sont donc ajoutées, mais ont été remboursées par notre fonds Vacances (auquel nous contribuons à chaque paye). Ça fait diminuer mes actifs, mais au moins c'était de l'argent déjà réservé.
  • Le 23 juillet 2014, BCE a annoncé qu'elle rachètera une de ses filiales, Bell Aliant. Cette dernière est une compagnie de télécommunications présente dans les Maritimes. Puisque je possède des actions de Bell Aliant, je vais me retrouver devant le choix de vendre mes actions et/ou de les convertir en actions de BCE. Compte tenu que je cherche à liquider mon portefeuille d'actions ces temps-ci, je pense que je vais prendre l'argent!

Ce qui s'en vient en août
  • Je veux transférer mes actions canadiennes vers un compte chez mon courtier (Placements Directs TD). Côté paperasse ça sera ensuite beaucoup plus facile de vendre mes actions.


Suivi des résolutions 2014

1. Mettre en place un budget réaliste et complet

Surprise : ce mois-ci il y a de l'avancement! Je suis en train de finaliser les détails pour un budget familial, avec des nombres qui ont du bon sens. On s'en reparle bientôt!

2. Avoir trois mois de dépenses dans mon fonds d'urgence (TERMINÉ - Mars 2014)

3. Maximiser mes cotisations CÉLI et REÉR (TERMINÉ - Mai 2014)

4. Augmenter la portion épargnée de mon salaire (TERMINÉ)

5. Terminer mes lectures financières actuelles

J'ai terminé le guide du Protégez-vous sur les successions. Ce n'est pas la lecture la plus joyeuse qui soit, mais ce fut très instructif. Je suis maintenant plus au courant des tâches à accomplir et des ressources disponibles après le décès de quelqu'un. Je suis également conscient que décéder sans testament, c’est tout un casse-tête!

Voici la liste actuelle des livres à lire :